Collectif des locataires du Rockhill

Résidents des Appartements Rockhill à Montréal

Réfection des balcons du F: une saga intolérable

À l'été 2023, un projet de réfection des balcons de l'immeuble F a été entamé par l'administration, après avoir terminé ceux de l'immeuble E. Un an plus tard, les travaux continuent dans la poussière, le bruit, et le manque de transparence, faisant craindre le pire pour d'autres travaux prévus par Minto.

Chronologie d'un projet qui s'attarde

Lorsque les travaux du F ont commencé, il était prévu qu'ils seraient terminés à la fin de l'été. En août, les travaux qui progressaient, dans le bruit excessif et la poussière salissante et nocive pour la santé, furent subitement interrompus, alors que les travailleurs étaient redirigés vers un autre projet, laissant les balcons dans un état inutilisable.

En février, l'administration a fait une annonce que les travaux seraient terminés au printemps, pour commencer des travaux sur la paroi rocheuse derrière le F se terminant en juin. L'administration annonçait aussi des travaux subséquents de réfection dans l'immeuble A, et des travaux sur la façade de l'immeuble B.

Il semble que ce plan ne tient plus vu le chantier qui continue encore dans le F, au grand dam des locataires excédés par le bruit et la saleté. Un chargé de projet sénior rejoint le 25 avril nous a par ailleurs annoncé que ce seraient plutôt les balcons du B qui seraient les prochains.

Un plan non-communiqué

Au début de l'été 2023 l'administration avise tous les locataires de l'immeuble F que les travaux de réfection des balcons doivent commencer dans mois d'une semaine et que tout ce qui se trouve sur le balcon doit être retiré, y compris le carrelage en bois Contacté pour confirmer par quel étage le travail allait commencer et quand les travailleurs passeraient, on se fait répondre que c'est à coup sûr la semaine d'après.

Or il n'en est rien et le balcon demeure inutilisable pendant deux mois et demi avant que les travailleurs passent, dépendamment de l'étage. On comprend que les locataires ayant enlevé les choses du balcon à toute vitesse étaient mécontents d'avoir fait le vide pour rien alors que le travail ne semblait pas vouloir commencer. Contactés pour un suivi, l'administration prétendait n'être pas en mesure de prédire à quel moment le travail s'effectuerait sur un étage en particulier, vu que le fournisseur n'avait pas de plan.

Allant à la source, un membre du CLR a parlé à un des contremaitres du fournisseur à expliqué qu'ils avaient fourni un plan mais qu'il fallait plutôt y voir une décision de l'administration.

Une confiscation chaotique et illégale des biens

Plusieurs locataires n'ayant pas reçu l'avis, ou n'ayant pas la possibilité d'entreposer tous les meubles de balcon dans leur appartement ou en storage, ont eu la mauvaise surprise de découvrir que des travailleurs avaient emportés leurs effets sans leur permission et les avaient entassés sans la moindre organisation ou précaution au rez-de-chaussé, plutôt que d'interrompre leur travail.

Récemment, l'administration a décidé de déplacer certains effets le long du mur extérieur de l'immeuble, pour faire de la place à l'intérieur. Ces objets ne sont pas sécurisés et sont à la merci des éléments. Il est probables qu'il y aura donc une perte totale pour les locataires à qui ils appartiennent. Quel gâchis!

Les carrelages et les moustiquaires sont empilés les uns sur les autres sans identification de la source et avec très peu de précautions, ce qui a visiblement conduit à des dommages.

Normalement, un porte-parole de l'administration aurait du contacter les locataires pour s'entendre avec eux quand à ces effets et l'impossibilité d'utiliser le balcon pour du storage pendant les travaux. Il s'agit d'un manque de courtoisie, mais surtout d'une enfreinte à la Charte des droits qui stipule que personne n'a le droit de retirer quelque chose du logement sans la permission de la personne qui y vit.

Un lavage qui salit

Longtemps après le travail sur le béton des balcons, une équipe est apparue sans avertissement pour faire un lavage sous pression des facades des balcons rénovés. Toutefois la technique employée fait en sorte que les gravats et poussières sont envoyés sur les murs et les fenêtres.

De l'eau sale enduit les fenêtres de poussière et pénètre même à l'intérieur des appartements par les cadres mal calfeutrées.

Ils utilisent une technique peu efficace qui salit les parois avec une couche épaisse de poussière et de gravats, nécessitant que le locataire nettoie après le soi-disant lavage. Il aurait fallu commencer par orienter les jets de sorte à faire enlever les gravats vers l'extérieur plutôt que de les plaquer contre la façade.

En plus de laisser de la saleté, les jets d'eau ont un effet désagrégeant sur le calfeutrage et les cadres, créant des trous béants par lequel l'air s'engouffre.

Du ciment partout

Après le passage des équipes, on peut constater des taches de ciment sur les balustrades, qui sont impossibles à enlever sans un produit spécial. Il faut aussi faire attention pour ne pas abimer la peinture ce qui demande un effort très précis et délicat

Les vitres ne sont pas épargnées. On reconnait même une empreinte de main dans une!

Sur le ciment, il y a parfois un résidu bleu aussi difficile à nettoyer.

Un minimum de contrôle de qualité aurait révélé les problèmes avec la technique dès le premier balcon, s'assurant que le travail soit bien fait pour le reste.

Une fin qui n'en finit plus

À la fin de l'été, les travaux furent soudainement interrompus, laissant tous les balcons dans un état inutilisable. D'après le fournisseur, il y avait un besoin d'appliquer les travailleurs sur un autre projet.

Contactés récemment pour comprendre ce qui se passait vu le manque d'information provenant de l'administration, un fournisseur a révélé au CLR qu'ils avaient bel et bien fourni un plan étage par étage des travaux à l'administration, ce qui aurait pu réduire l'impact sur les locataires.

Des recours possibles

Il est clair que l'utilisation du balcon a été empêchée pendant la durée des travaux. En outre, le niveau sonore est bien au delà du niveau maximal spécifié par la ville, soit 60 decibels sur le balcon et 45 à l'intérieur, le manque d'isolation des fenêtres permettant au son de se propager facilement à l'intérieur. (Voir le règlement sur le bruit de la Ville de Montréal )

Les locataires devraient donc être en mesure de demander une réduction de loyer pour la durée des projets, d'après la jurisprudence (voir le cas du village olympique).

En ce qui concerne la réfection des autres immeubles, le CLR a réclamé une revue du projet afin de pouvoir éviter les mêmes problèmes. L'administration n'a pas encore fait suite à cette demande.

En fait, une action collective est en cours d'initiation par certains résidents de l'immeuble F, dirigée par Maître Émilien Létourneau (toujours à un stade préliminaire), qui inclut en partie ces travaux. Il n'est pas nécessaire de se joindre à cela, un locataire peut déposer sa propre réclamation (petite créance) au TAL pour une partie du loyer selon la perte de jouissance du balcon et des locaux, etc.

Un cas de fausse représentation?

Lors de l'acquisition du Rockhill, Minto a fait miroiter des gains faciles en ventant les travaux récents sur les infrastructures, dont les balcons, le stationnement et les aires communes.

Depuis l'acquisition de Rockhill en 2011, Ivanhoé Cambridge a investi des capitaux importants dans la propriété, principalement dans les balcons, le stationnement, les espaces communs et l'aménagement paysager. Ces investissements réduiront les dépenses d'entretien à l'avenir et permettront au FPI de se concentrer sur le repositionnement des suites à valeur ajoutée et l'amélioration des commodités. Cette transaction positionne immédiatement le FPI comme un participant important sur le marché multifamilial de Montréal, ce qui devrait ouvrir la voie à d'autres opportunités futures.

(Voir le communiqué de presse de Minto)

Il est surprenant qu'à peine 3 ans plus tard, des travaux majeurs ont été entrepris sur tous ces aspects. Minto a-t-elle présentée la situation de façon erronée aux investisseurs? Ou se peut-il que ce soient des travaux qui ne sont pas nécessaires, visant à augmenter le taux de repositionnement en faisant fuir les locataires, en particulier ceux qui sont là de longue date, tel que décrit dans le rapport pour le Bureau du défenseur fédéral du logement sur la financiarisation du logement locatif?

Prochaine Rencontre

Lundi 9 septembre 2024 à 19h

Dans le hall du bâtiment C

(à coté des magasins)

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Le collectif

Éprouvés par la dégradation des Appartements Rockhill à Montréal, quelques locataires ont commencé à se rencontrer en juillet 2023 afin de réfléchir aux moyens d’y remédier.

De leurs rencontres est né le Collectif des Locataires du Rockhill, un groupe spontané dédié au respect des droits des résidents et de la valeur patrimoniale de ce complexe, autrefois luxueux et d’avant-garde.